[C'est arrivé près de chez vous] Le Kilomètre Vertical de Meribel 2021
Malgré le fait qu'elle soit la plus belle région du monde, la Bretagne manque tout de même de quelque chose : la possibilité d'organiser des courses estampillées skyrunning. Et pour cause, difficile d'organiser une course de ce sous-genre du trail quand il se définit comme une course à plus de 2000 m, et que le plus haut sommet de Bretagne est le Roc'h Ruz, aux Monts d'Arrée, culminant à 385 mètres.
“[Skyrunning is] running in the mountains above 2,000m altitude where the climbing difficulty does not exceed II° grade and the incline is over 30%".

Autant dire que pour disputer un Kilomètre Vertical (KV), aka une course de minimum 1000 m de D+ sur moins de 5 km, on peut se brosser. La seule solution — profiter de vacances dans les Alpes pour aller concourir à l'une de ces légendaires Sky races.
De passage en Savoie pendant les deux premières semaines d'août, j'ai jeté mon dévolu sur l'un des KV s'organisant le week-end du 7 août, placé parfaitement au milieu de ces 15 jours de repos (si on peut les qualifier ainsi) : le KV de Méribel. Ce dernier se tenait dans la station du même nom le samedi 7 août. Départ 10h pour les 99 concurrents.

Mais alors, comment ça se passe un KV ? Au programme, à Méribel, 1000 m de D+, sur une trace droite de 2.7 km. Et pour être droite, elle était droite, cette trace : imaginez-vous prendre une carte, partir de la station, et tracer un trait à la règle jusqu'au sommet. On bouge un peu les bords pour être certain de quand même passer par des chemins, et vous aurez une idée du dessin de cette trace alpine.
D'ailleurs, cela se remarque bien sur le tracé de la course sur mon activité sur Strava.
Le KV de Méribel, il n'est pas là pour niaiser, comme l'a souligné l'animateur avec cette phrase qui fait toujours plaisir d'entendre quand on est sur la ligne de départ du premier KV de ta carrière de traileur :
“Bienvenue à Méribel, pour l'un des KV les plus exigeants du monde”
Moi => 😱
Mais quand faut y aller, il faut y aller !

Niveau ressenti… On ne va pas se mentir : c'est une épreuve difficile. Le rythme est relativement lent (le premier termine en une trentaine de minutes, pour 2.7 km…), et on grimpe, on grimpe.
De mon côté, musculairement, pas de signaux rouges, même si clairement ça taille dans le dur. Mais pas de douleur (bonne nouvelle, donc). Par contre, difficile de s'y retrouver en terme de respiration — monter en continu pendant une heure est déjà une épreuve qui coupe le souffle, donc autant dire que quand on n'est pas habitué à l'altitude, la respiration se fait courte : le point de départ est donné à 1700 m d'altitude, et plus on monte, moins la respiration se fait facile.
Le terrain est par contre un super terrain de jeu, et je suis content d'avoir choisi (même si par hasard) un KV qui monte sur de “vrais” terrains de trail, et pas sur une piste de ski. Au programme des 2.7 km : des chemins poussiéreux et remplis de pierres, des racines, des marches naturelles, et la course se termine dans un superbe pierrier qui nous coupe les jambes dans les 50 derniers mètres de D+.

En tout cas, le point positif de ce genre d'épreuve (en plus d'être un véritable challenge), c'est la vue : arriver en haut d'un col, et admirer la vue sur les Alpes, ça nous ferait presque oublier l'heure d'effort qu'on vient de faire.

Alors, quel entraînement conseiller pour ce genre d'épreuve ? Tout simplement, monter, monter, monter : pas de D- au programme, voire même quasiment pas de plat. Escalier, pierriers, chemins… vous allez passer une heure à gravir la montagne, donc il est important de s'entraîner spécifiquement à lever les genoux. Bien sûr, plus les cuisses et les mollets sont solides, plus la montée se fera sans difficultés musculaires (bon, plus ou moins), donc n'hésitez pas à jouer la carte du renfo — et sans négliger le gainage, indispensable stabilisateur dans les longues montées.
Et dernier point, si vous partez pour un KV dans les hauteurs comme celui de Méribel, il va falloir s'habituer à l'altitude : à partir de 2000 m, cela peut devenir difficile de trouver sa respiration — l'autre astuce, ça serait de choisir un KV partant de plus bas : par exemple le KV de Chamonix arrive à 2000 m, celui de Méribel démarre à 1700 m.
Point important côté matos : les bâtons ne sont pas indispensables, mais je dirais que 95 % des concurrents en avaient une paire avec eux, et ils sont d'une aide précieuse (en tout cas, moi ils m'ont bien servi!)
Pour résumer, une épreuve montagnarde atypique pour un breton comme moi, mais c'est certain : j'ai hyper envie d'y retourner !
Envie d'en voir plus ? Pour quelques images “de l'intérieur”, c'est par ici :
Ou sur Instagram :
Enjoy !