[C'est arrivé près de chez vous] Le Grand Trail des Valons de la Vilaine 2022
L'un des trucs les plus relous quand on fait de l'ultra, c'est la logistique — trouver un moyen de se rendre sur place, potentiellement un coin pour dormir la veille, s'assurer de ne rien oublier quand on part, s'organiser pour la bouffe… quelques trucs qui peuvent rendre l'expérience un peu plus stressante qu'il n'y faudrait, surtout quand il s'agit de la première fois que vous faites une course aussi longue.
Lors de mon premier 50km, j'avais fait le choix de le faire à la maison, en me lançant dans Le Trail du Tertre Gris. Pour mon premier 50 miles, j'ai fait le même choix — je suis parti parcourir les 84km du Grand Trail des Valons de la Vilaine, une course en boucle partant de Laillé, et qui inaugurait cette année sa première édition, suite à deux annulations pour cause de fin du monde (ou de crise sanitaire, je ne sais plus, ça fait longtemps que j'ai pas écouté les infos).
Ce dimanche 3 avril, alors que tout Instagram se lançait sur le Marathon de Paris, 160 coureurs sont partis de Laillé pour deux marathons d'affilé. À leur côté, une quarantaine d'équipes avaient décidé de faire le même parcours, mais en relais : 35 pour le premier, 49 pour le second.
Le truc très chouette, c'est qu'avec ce départ aux aurores, il faisait un froid de canard. -1°C, ressenti -5°C, rien que ça. Autant dire que c'était gants et bonnets obligatoires, à moins d'avoir envie de perdre un doigt et/ou une oreille.
C'est dans ces conditions aux tendances “Le Jour d'après” que se sont donc lancés les 200 coureurs (160 solo + les 40 premiers relais, je précise pour ceux qui ont sauté les cours de math), en ce beau dimanche de l'an 2022, à 5h du matin.
La bande de joyeux lurons rejoindra tranquillement Bourg des Comptes pour un premier ravito, avant de continuer son chemin vers Pléchatel, profitant d'un agréable lever de soleil dont la chaleur, avouons le, n'était pas de trop.
Alors qu'on fait demi-tour vers le nord sur Saint Malo de Philly, je jette un rapide coup d'oeil en arrière et me dit qu’on est quand même passé par tous les incontournables trails du coin : un petit bout du GR39 (qu'on retrouvera un peu plus tard), le Circuit de La Croix des Jeunes de Pléchatel, et les hauteurs de Saint Malo de Phily.
Maintenant, “to the North!", comme ils disent dans Vikings (enfin je crois, je suis nul en séries).
Me voici donc reparti vers Pont-Réan, et le parcours traverse des chouettes chemins entre Saint-Malo de Philly et Saint Senoux que je n'avais jamais emprunté avant. Une balade encore plus agréable grâce à un peleton très éparse — 160 au départ, sur 84 bornes, ça veut dire qu'on va passer un paquet de temps solo sur les chemins… et franchement, c'est quand même hyper agréable de ne pas avoir de bouchons, et de tout simplement être seul à profiter des sentiers.
De retour sur Bourg des Comptes pour repasser au ravito, faire le plein d'eau, manger une banane et quelques carrés de chocolat noir, et direction le halage pour quelques bornes avant de prendre la Bouëxière, ce petit coin de forêt relativement méconnu des traileurs du coin, et qui casse pourtant bien les pattes. J'ai fait quelques kilomètres de halage juste avant la Bouëxière accompagné d'un autre coureur, mais nos routes se sont séparées dans une côte de ce petit coin de paradis Breton aux côtes acérées.
Une fois sorti du bois (littéralement, ce n'est pas une expression), j'arrive au ravito du km 50 (et quelques, je ne sais plus), j'attrape un paquet de chips qui se révélera salvateur (l'effet pique nique au bord de la Vilaine, ça remonte le moral), avant de m'attaquer à mon parcours favori : la boucle de 15 km de Pont Réan, que j'ai probablement faite une fois par semaine en 2021.
La combinaison paquet de chips et parcours connu me donne des ailes — une soudaine pêche (le moral, pas le fruit) m'est venue et j'ai l'impression de courir toute cette portion sans difficulté. Je passe même par ma côte favorite, impose mon statut de local legend en la montant en marchant (ouais, à presque 70 bornes, on ne court plus trop dans les montées), et continue le parcours jusqu'au ravito du km 70 (à peu près), où je chope un paquet de chips et repars vers Laillé.
À partir de là, le reste de la course s'annonce un peu plus difficile : autant les jambes tiennent le coup, autant le dessous des pieds fait des siennes — un bon paquet d'ampoule s'est installé et chaque pas est douloureux. Une petite douleur s'installe également au releveur droit. Autant dire que les derniers 15 n'ont pas été des plus glorieux.
J'alterne donc tranquillement marche et running, et à 3 km de la fin je sens une ampoule exploser sous le pied — ça surprend, et ça pique. Après ça, il m'était plus douloureux de marcher que de courir, donc je termine en trottinant doucement, avant de retrouver une bonne forme à 1km de la fin, et de faire un dernier km à 5:50 (oui, pas ouf, mais après 83 km… c'est pas mal).
Qui dit trail confidentiel, dit arrivée simple. Pas de spectateurs ni de fanfare à l'arrivée, mais c'est très bien. Amoureuse et enfant étaient là pour m'accueillir, c'était le principal, et la satisfaction d'avoir dompté le monstre valait tous les applaudissements du monde.
J'ai d'ailleurs l'air content de moi, non ?
En résumé, un parcours bien choisi, un vrai confort de course grâce à un peloton réduit, une orga bien sympa, bref, une course qui valait le coup !
De mon côté, une course plutôt bien gérée, même si les derniers 15 km étaient difficiles (mais bon, il fallait s'y attendre), pas de douleurs musculaires spécifiques pendant la course, juste des dessous de pieds à charpie et un releveur qui a fait des siennes… des nouveaux points à travailler pour les ultra futurs. Bref, que du positif !
Et en images…
Comme d'hab, la course se retrouve sur mon Strava :
Envie d'en voir plus ? Pour quelques images “de l'intérieur”, c'est par ici :
Enjoy !